jeudi 2 février 2012

L'harmonie architecturale: le vitruvisme


sanary sur mer (sud)


dieppe (nord)







Selon Vitruve:
« L'ordonnance d'un édifice consiste dans la proportion qui doit être soigneusement observée par les architectes. Or, la proportion dépend du rapport que les Grecs appellent analogie ; et, par rapport, il faut entendre la subordination des mesures au module, dans tout l'ensemble de l'ouvrage, ce par quoi toutes les proportions sont réglées ; car jamais un bâtiment ne pourra être bien ordonné s'il n'a cette proportion et ce rapport, et si toutes les parties ne sont, les unes par rapport aux autres, comme le sont celles du corps d'un homme bien formé ».

Vitruve est resté célèbre pour avoir fait valoir dans son De architectura qu’une structure devait présenter les trois qualités de firmitas, utilitas, et venustas — autrement dit forte (ou pérenne), utile et belle. Selon Vitruve, l’architecture est une imitation de la nature. C’est ce que l’on appellera par la suite la conception classique de l’architecture.



J'ai fini par découvrir, en regardant les édifices religieux et administratifs des 2500 ans d'Histoire de l'occident,la corrélation entre l'esthétique et les proportions arithmétiques.
Donc selon moi, pour bâtir un ensemble hétérogène mais cependant harmonieux et cohérent , le facteur le plus important n'est
ni la couleur
ni les matériaux (brique/pierre/béton...)
ni la taille
mais "l'analogie" (les proportions mathématiques) dont la spécificité est principalement esthétique et rationnelle, comme la nature qui est composé sur cet équilibre logique.
l'architecture classique (de la renaissance jusqu'à la fin du XIXe siècle) était régis par ces règles et les écrits de Vitruve, datant du Ier siècle avant JC, ont été une des principales sources d'inspirations des architectes de la renaissance.

l'architecture dite "moderne" , qui se veut justement en rupture avec l'Histoire, m'inspire la catastrophe de Tchernobyl et son impact sur la nature végétale;
et nous pouvons aisément parler de catastrophe!

L'analogie est entre autre déterminé par le module;
le module (le gabarit/le calibre), c'est ce qui définit la hauteur par rapport à la surface et donne ainsi la forme du volume;
tout comme le canon grec pour le corps humain, il y a un canon grec pour l'architecture: c'est à dire des proportions pour respecter certains critères de beauté dans un ensemble régis par ces lois.



La notion de module apporte en quelque sorte, une règlementation morale
exactement comme l'étalon or pour l'économie.
Cette contrainte régulait la hauteur des immeubles dans une grande ville comme Paris et laissait seulement les édifices religieux et autres monuments culminer; ça exprime l'indépassable berceau de la civilisation (religion) comme le phare de la cité;
mais aussi, le respect d'une certaine hiérarchie dans une société structurée (traditionnelle)importe beaucoup pour l'équilibre mental au moins autant que l'alimentation!

Dès lors dans un ordre hiérarchisé, selon la taille établie des bâtiments par rapport à leur espace requis, nous ne risquions pas de confondre, par exemple, l'église avec le commissariat comme ce peut être le cas aujourd'hui: ça avait son utilité n'est ce pas, cela ressemble à un jardin entretenu dans lequel ne pousse pas de mauvaise herbe sans autorisation.


L'analogie s'impose d'elle même comme la carte d'identité d'une civilisation, et ceci propre à un environnement bien localisé une géographie un climat
cela signifie une architecture intrinsèquement sédentaire
l'architecture classique gréco-romaine est arithmétique et mise en pratique par des formules mathématiques optimisés par des siècles de développement;
notamment la proportion définie des fenêtres dans un ensemble (rue/boulevard/quartier/ville)
et leur disposition les unes des autres par des tracés régulateurs de par l'analogie d'un module imposé.
et voilà

mais plus précisément la proportion gardée du carreau
une fenêtre double battant à 3, 4, voir 5 carreaux par battant
on parlera donc du gabarit des carreaux

et selon la hauteur de plafond des étages (le rez de chaussée étant toujours plus haut)
le fenêtre comporte 6 ou 8 carreaux

encore que la fenêtre double battant sufise
et dans ce cas on parlerait de gabarit du battant (ex: immeuble hausmannien)

Vous aurez compris maintenant pourquoi, dans l'architecture de nos jours, tout sonne systématiquement faux
et facilement accepté dans notre subconcient par la soit-disante "fatalité du progrès"
le progressisme comme instrument du grand capital pour liquider toutes structures traditionnelles et
parce qu'une poignée d'escrocs de la nouvelle génération d'après guerre a cru pouvoir réinventer l'architecture en ôtant les contraintes nécéssaires grâce aux méthodes industrielles modernes et rapides de construction: béton renforcé, grue, pvc...

parce que comme l'économie devient folle sans Etat régulateur (étalon or)
l'architecture devient folle sans Histoire
aujourd'hui il n'y a plus de norme architecturale mais seulement des normes ergonomiques industrielles;
résultat, on est rentré dans le jeu puérile de celui qu'aura la plus grosse!




A tchernobyl, la nature a dégénérée comme la forme des feuilles sur les arbres entre autre