dénouage d'un mythe:
1. Par l'écrit, cette langue paraît très accessible compte tenu de l'alphabet latin et de la syntaxe similaire au français mais toute la difficulté réside phonétiquement.
Tout d'abord l'anglais ne vient pas du latin
c'est une langue germanique des peuples saxons qui émigrent de germanie et débarquent en Angle (l'anglererre) : (les anglo-saxons)
Mais c'est au 9eme siècle que les prêtres catholiques irlandais amènent l'alphabet latin (remplaçant un autre alphabet qui était constitué de bien plus de caractères);
donc pour palier à ce déficit de lettre (dû aux seules 26 de l'alphabet latin) les voyelles adoptent différentes sonorités selon les mots (il faut bien connaitre le contexte qui détermine le son d'une consonne).
2. Au 11eme siècle les normands conquirent l'angleterre (Guillaume le conquérant)
et vont radicalement influencer la langue anglaise par les Plantagenêts (dynastie française régnant pendant environ 300 ans);
le vocabulaire total du dictionnaire anglais est composé à 29 % d'emprunts du français
mais ces 29% constituent en réalité à peu près 60% du vocabulaire le plus fréquemment employé (et il suffit de parler couramment pour en rendre compte).
ceci explique les similitudes avec le latin (via le français d'origine latine)
il me semble d'ailleurs que la syntaxe anglaise fut aussi influencé par le vieux Français, mais a évolué différemment (dans le vieux français l'adjectif se plaçait avant le sujet comme dans l'anglais moderne, mais l'académie française l'a modifié telle qu'on la connait de nos jours).
Mais surtout la conjugaison inexistante, qui facilite l'approche à l'écrit, est en réalité un repère majeur manquant à l'oral
La conjugaison sert de flexion à la phrase (l'articulation de la pensée)
le problème est là!
L'anglais s'articulera inexorablement par la prononciation orale,
mais est une langue rigide à l'écrit
c'en fait incontestablement une langue phonétique
sans parler des exceptions
On peut déjà comprendre que l'anglais qui, à l'inverse du Français, n'a pas bénéficié d'une académie pour créer des règles suivant les différentes évolutions de la langue (pour mettre à jour le logiciel), est loin d'être simple contrairement à ce que l'intelligencia voudrait croire;
3. Au bout du raisonnement, on admettra que l'anglais n'est pas universelle (ça n'est pas péjoratif c'est une réalité et un facteur à prendre en compte) et c'est même l'une des langues les plus longues à apprendre
c'est une langue (par manque de règle de grammaire d'orthographe et de conjugaison...) très expressive, orale et phonétique(pendant la période d'apprentissage, très arbitraire et inégale) qui demande 2 ans pour commencer à l'entendre( sans même énumérer les expressions en argot)
ce n'est pas moi qui le dit (je le dis aussi) mais un collègue qui me le rapporte des professeurs d'Oxford n'ayant pas peur de le clamer à qui veulent bien l'entendre:
"il est requit 2 ans de travail pour entendre l'anglais parlé"
4. Toute l'arnaque des programmes prédisent un apprentissage en 8 semaines;
Un peu de logique:
la preuve en serait que les enfants savent parler en 8 semaines: pure marketing.
le bébé parle en 8 semaines, à 2 ans ??(hum)
L'arnaque est dans la rhétorique de cette phrase
le bébé ne parle qu'à l'age de 2 ans, parce qu'à 2 ans ça fait 2 ans qu'il est sorti du ventre de sa maman et entend l'environnement intéragir et qu'il va apprendre dès la naissance par des : ouh qu'il est joli le bébé/il a encore fait caca/tu peux le prendre je vais fumer etc... (de quoi assimiler la consonance)
Donc, en réalité, l'Anglais est une des langues les plus complexes et longues à maîtriser
(je n'ai pas dérogé à la règle il m'a fallu 2 ans)
ça lui procure un intérêt certain à qui la maîtrise parfaitement
alors que le Français, qui a bénéficié d'un suivi académique par une pléiade, est constitué d'un paquet de règles, et ce pour faciliter l'apprentissage (contrairement aux clichets)
De plus, le français a été, de Richelieu jusqu'au milieu du 20 ème siècle, la langue de la diplomatie!
La question serait donc pourquoi l'anglais a pris la prédominance sur le français ?
Parce que la finance américaine s'est diffusé dans le monde entier par le libre échange anglo-saxon mais surtout par la diffusion de l'american way of life avec le plan marshall
(l'anglais nous est vendu comme une langue cool donc simple mais elle est seulement cool)
En fait l'anglais est une régression pour la mondialisation parce qu'étant très compliqué à maitriser de par sa phonétique complexe, et schyzophrènement choisie par le plus grand nombre pour sa soit-disante simplicité , peu de gens la traite avec respect et en font une espèce de novlangue avec 50 mots de vocabulaire et un accent affreux (BHL) à ne rien y comprendre (quand on ne maitrise pas l'accent ça fait ralentir l'expression orale et par conséquent l'esprit, soit l'intelligence)
et au final c'est toujours l'anglo-américain qui embrouille tout le monde!
D'ailleurs, un certain nombre de multinationales ont refusé l'hégémonie de l'anglais comme l'illustrent les propos de Jean-François Dehecq, PDG de Sanofi-Aventis, tenus lors d'un entretien accordé au journal L'Expansion (27/06/2005) qui lui avait demandé quelle était la langue utilisée dans son groupe, celui-ci répondit : « Ce n’est sûrement pas l’anglais. Une multinationale est une entreprise dans laquelle chacun peut parler sa langue. Dans une réunion, c’est du cerveau des gens dont on a besoin. Si vous les obligez à parler anglais, les Anglo-Saxons arrivent avec 100 % de leurs capacités, les gens qui parlent très bien, avec 50 %, et la majorité, avec 10 %. À vouloir tous être anglo-saxons, il ne faut pas s’étonner que ce soient les anglo-saxons qui gagnent ».
écoutez BHL parler
il n'est déjà pas très vif en français
mais en anglais c'est un génocide de la diversité
c'est une catastrophe Thérèse
Voilà pourquoi il est très pervers de vendre l'anglais comme facile rapide et universel:
l'anglais facile et rapide à maîtriser est un pur produit marketing.
Il s'agit éminemment d'un choix politique (on se range derrière l'empire et on baisse la tête)!
(avec toute l'affection que j'ai pour l'Angleterre... en Angleterre)
Donc le globish (global english) n'est pas la solution de la mondialisation, mais le problème
en même temps d'être un repère efficace pour déceler les produits industriels (produits exportés) où l'on trouve systématiquement la mention "produce of ... " et "made in ..."